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Корсиканская армия

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Корсиканская армия — вооруженные силы независимой Корсиканской республики, существовавшей в 1755 - 1769 гг.

История[править]

Comment l'armée nationale de Pascal PAOLI aurait-elle pu résister face à une armée nombreuse, disciplinée et fortement armée ? La campagne de Corse, fut pour l'armée française le terrain de manœuvre idéal pour tester son nouvel armement. L'artillerie et le fusil du système GRIBEAUVAL y sont essayés pour la première fois. La France était sortie vaincue de la désastreuse Guerre de 7 Ans, et elle avait grand besoin de redorer son blason. Pour calmer l'ardeur guerrière de sa noblesse, il lui fallait un prétexte de conquête. Ce fut la Corse.

La bataille de Borgo qui eut lieu du 5 au 9 octobre 1768, démontre qu'une troupe réduite peut avoir raison du nombre par son courage.

Grâce à l'amitié de M. Martin ARRIGHI, nous avons trouvé la trace de la compagnie ARRIGHI, du nom de son capitaine Ignaziu ARRIGHI, (né en 1736 à Letia - décédé le 1er Novembre 1790). Elle est levée au village de Letia d’où son capitaine est natif. Cette squadra est formée d’habitants de Letia, et de deux hommes pour chacun des villages de Sorru in Giù et de Soccia pour Sorru in Sù. La compagnie est dirigée sur Corti en juin 1768, où elle est passée en revue par Petru COLLE, l’un des chefs militaires nationaux originaire du Rustinu, le 22 juin 1768.

La compagnie y est armée et soldée le même jour, le rôle mentionne :

Commandant : Capitaine Ignaziu ARRIGHI.

Il a pour adjoint le sergent Giuseppe CIPRIANI.

Les soldats sont encadrés par les sergents : Natale LECA, Santo SANTUCCI & Geronimo LEONNETTI.

Les caporaux : Saverio LETIA, Domenico Maria ROCCA de Chigliani, Saverio ALTIERO & Geronimo CIAMACCE.

La troupe est composée des soldats : Paolo ARRIGHI - Paolo CANNELLANI - Martino CHIAPPINI - Francesc’ Antonio LECA - Domenico COLONNA - Saverio MURZO - Domenico MURZO - Domenico CAMPOLORO - Pietro LETIA - Francesco MATTEI - Matteo LETIA - Francesco LETIA - Martino LETIA - Paolo LETIA - Francesco VICO - Francesc’ Antonio ARBORI - Antonio COGGIA - Giovan’ Battista COGGIA - Pietro SANTUCCI - Giuseppe NIOLO - Stefanino LETIA - Ignazio LETIA - Martino VICO - Francesco CHIGLIANI - Francesco Maria FRASSETO - Paolo LEONNETTI - Francesco Saverio GIOVA-NETTI - Paolone LENTO - Simone SOCCIA - Pietro Giovanni FIGLIO - Michele BASTELICA - Battestino LETIA.

La compagnie reçoit l’ordre de prendre position à Furiani en avant-poste, où elle stationne en juillet et août 1768 et où elle subira, au lendemain du 5 septembre, avec le reste du bataillon SALICETTI l’offensive des troupes françaises venues de Bastia qui, après avoir pris Biguglia, tenteront l’encerclement de la redoute de Furiani. SALICETTI, avec le renfort de 400 hommes envoyés par PAOLI et commandés par VINCIGUERRA, effectuera de nuit une manœuvre de retrait pour éviter l’encerclement et se repliera au-delà du Golo. Dans leur ensemble les troupes Corses refluèrent en Casinca d’où elles menèrent une contre-attaque pour reprendre la rive gauche du Golo. Au sein du bataillon SALICETTI, la compagnie ARRIGHI prit position à Lucciana dès le 14 septembre.

C’est là, à Lucciana, sur les contreforts de Borgo, que la compagnie participe à l’encerclement de la garnison française de Borgo, commandée par le colonel de LUDRE. Durant le mois de septembre, les moines et les troupes corses qui tenaient le couvent Saint-François de Lucciana mettent en déroute les troupes françaises venues de Bastia pour tenter de percer l'encerclement.

LA BATAILLE DE BORGU - 5 au 9 OCTOBRE 1768[править]

Le 5 octobre, Pascal PAOLI préside à Lucciana une réunion des commandants des grandes unités pour attaquer Borgo. Gian Carlo SALICETTI, Carlo RAFFAELLI, le capitaine RISTORI, ami et homme de confiance de PAOLI, Ignazio ARRIGHI, Ghjacumu Dante GRIMALDI, l’abbé Ferdinandu AGOSTINI avec leurs unités totalisant 500 hommes se posteront à l’Ouest du village. Francescu GAFFORI et GAVINI, à la tête de 500 hommes, prendront position à l’Est de Lucciana. Clemente PAOLI, le frère du général, homme d’église et chef de guerre, tient au Sud–Ouest la route du Nebbio avec 300 hommes. Francescu SERPENTINI avec 200 des siens gardera Serra. Nicodemu PASQUALINI avec 200 hommes se portera au dessus de Lucciana.

Selon Ambroggio ROSSI, Ghjacumu Petru ABBATUCCI a reçu l’ordre d’attaquer à sinestra, tandis que le général PAOLI avec Francescu Antoniu GAFFORI (1744-1796) et le gros des troupes s’engagera à destra de Borgo. ABBATUCCI arrêtera avec ses quatre cent hommes la marche des troupes de GRANDMAISON, puis menacera NARBONNE-PELET en direction de Bastia, si bien que celui-ci battra en retraite. Antoniu GENTILI, Petru COLLE sont également de la partie. Avant de donner le signal de marcher sur Borgu, le général PAOLI harangua les troupes rassemblées à Lucciana. Il tint un discours vigoureux que relate Ambroggio ROSSI. A cheval, devant l’ensemble des unités, il rappela le souvenir du Sampiero et des grands anciens, en appela à l’honneur et à la nécessité de sauver la patrie. Il vanta l’héroïsme des combattants. Il conclut par un appel à vaincre ou à mourir libre. Tenant son arme à bout de bras, Il ponctua sa harangue d’un coup de pistolet. La troupe, brandissant ses fusils, lui répondit par une longue ovation, suivie d’un long moment d’exaltation et d’enthousiasme patriotique collectif, entrecoupé par les chants de guerre. Les nationaux se mirent en marche, ce jour du 5 octobre 1768, pour remplir une des plus belles pages de gloire de la Nation Corse.

De LUDRE était enfermé dans Borgo où CHAUVELIN dépêcha un ingénieur pour effectuer des travaux de retranchement. Il considérait devoir conserver Borgo à tout prix, espérant mener une contre offensive. NARBONNE-PELET FRITZLAR a été appelé en renfort d’Ajaccio. Il avait reçu pour mission de renforcer la garnison de Borgo. Il subit là une défaite. POMMEUREUL raconte : « On se détermina à marcher sous le feu terrible et continuel qui sortait des maisons, pour en enfoncer les portes à coup de haches : on vit monsieur de Narbonne une hache à la main, à la tête des grenadiers gravir la montagne, pénétrer dans le village et donner les premiers coups : toutes ces tentatives étaient inutiles, les portes étaient murées en dedans. On se détermina à marcher sous le feu meurtrier des maisons, pour donner la main à monsieur de Ludre, qui essaya en vain plusieurs sorties pour joindre l’armée, tout ce qui osa tenter ce passage dangereux resta sur place : les obstacles se multipliaient à chaque fois, ces difficultés menèrent à la nuit. Chauvelin fini par céder, recule et s’effondre. De Ludre, encerclé, capitule. Le général de Narbonne dira : c’est la première fois que j’ai tourné le dos à l’ennemi » (C.F. Pommeureul, Histoire de l’Île de Corse (2 volumes –Bernes 1779). DUMOURIEZ qui participa aux guerres de Corse, écrira « Tout ce que Paoli a tenté était audacieux, bien combiné et exécuté avec finesse et précision. Il a employé dans cette guerre du génie et les corses y ont montré un courage très estimable».

La garnison de Borgo, isolée après que les troupes Corses se soient emparées de la Tour qui défendait le point d’eau, se rendit et capitula le 10 octobre au matin. Les Corses avaient occupé les maisons fortifiées du village et muré les portes de l’intérieur, obligeant de LUDRE à se rendre dès l’assaut général, lancé par l’armée nationale qui s’était rassemblée à Lucciana.

Les Corses ont perdu au total plus de 300 hommes tués ou blessés, lors de cette première offensive française.

Les pertes des troupes de CHAUVELIN sont connues : six officiers et 27 soldats ont été tués, 58 ont été blessés. A ces pertes s’ajoutent les prisonniers : 50 officiers, 430 hommes, 3 pièces de canon, nombre d’armes individuelles, des vivres et des munitions qui tombent aux mains des Corses.

Conformément à l’acte de capitulation, les prisonniers sont conduits à Corti. Ils sont traités selon les lois de la guerre et n’ont pas le sort des soldats Corses, passés par les armes dans le Cap Corse ou envoyés au bagne de Toulon, tout comme après la chute de Barbaggio, lors de la première offensive française du 30 juillet.

A l’issue de cette victoire Corse, le marquis de CHAUVELIN est relevé de son commandement et rappelé en France. L’armée française y aurait laissé mille six cents hommes tués et six cents blessés - dont MARBEUF, le commandant en second du corps expéditionnaire - au cours de l'engagement.

LA BATAILLE DE PONTE NOVU - 8 MAI 1769[править]

Le Corps expéditionnaire français n'allait pas en rester là. Noël de JOURDA, Comte de Vaux, a remplacé le Marquis de CHAUVELIN à la tête d'un Corps expéditionnaire fort de 22 000 hommes et d'une artillerie nombreuse. De son côté, PAOLI peut compter sur une force armée de 15 000 hommes, rompus à la petite guerre, mais manquant d'artillerie. Le Comte de Vaux a décidé de se porter avec son armée à Corté, capitale du royaume, en franchissant le Golu à Ponte-Novu. Du 1° au 4 mai , à la tête de 15 000 hommes, le Comte de Vaux se met en place, se plaçant au centre d'un dispositif , dont l'aile droite est placée sous le commandement du Colonel Marquis d'ARCAMBAL, et l'aile gauche sous celui du Comte de MARBEUF. Le 5 mai, le Français s'emparent de Murato & de San Nicolao, privant ainsi les Corses de tout renfort susceptible de leur parvenir. Dans le même temps MARBEUF s'empare de Borgo et franchit le Golu. Le 6 mai, les Français s'emparent de la Costera. Le 7 mai, San Pietro et Lento sont pris. Le Comte de Vaux y installe son Quartier-Général. Antoine GENTILI, à la tête de 2 000 hommes, nationaux et troupes mercenaires (Suisses et Allemands) prennent position à Ponte Novu pour stopper l'avance française. Le 8 mai, Pasquale PAOLI, décide de reprendre Lento, par une attaque sur 3 côtés. L'attaque principale est menée par Petru COLLE, vers Tenda et Lento, où les troupes de Vaux sont concentrées. Les troupes françaises plient sous le premier assaut des Corses. Mais des renforts français venus de Lento et de Canavaggia repoussent les Corses. Une forte contre-attaque française contraint les Corses à se retirer en ordre sur la rive droite du pont, côté Rostino, où les attendent 1 200 soldats français sur les hauteurs. Assaillis de tous côtés, les Corses tentent de gagner l'autre rive. Les troupes en retraite de Petru COLLE sont alors prises sous le feu des défenseurs du pont de GENTILI. Pris en tenaille par les Français, et empêchés de passer de l'autre côté du pont, les Corses sont écrasés. Les pertes sont estimées à 400 à 800 morts du côté français & de 500 à 1 000 morts du côté Corse. Si Ponte Novu, fut le tombeau de la Liberté et de l'indépendance de la Corse. La vaillance et la bravoure des troupes Corses ne manquèrent pas. Vainqueurs dans l'exercice de la "petite guerre", ils ne pouvaient que succomber sur un champ de bataille, face à une armée nombreuse et disciplinée. De cette bataille Jean-Jacques ROUSSEAU a écrit : "L'arme principale des Corses était leur courage. Ce courage fut si grand que dans un de ces combats, vers une rivière nommée Golo, ils se firent un rempart de leurs morts pour avoir le temps de recharger derrière eux avant de faire une retraite nécessaire ; leurs blessés se mêlèrent parmi les morts pour affermir le rempart. On troupe partout de la valeur, mais on ne voit de telles actions que les peuples libres."

Malgré la défaite, les combats ne cessèrent point. D'autres combats ont lieu dans la région de Vico du 1° au 5 juin 1769 entre les troupes de Clemente PAOLI et les troupes françaises de NARBONNE. L'avancée française trouve de fortes oppositions dans le Fiumorbo et à Vivario. Pascal PAOLI peut échapper à la capture. Il réussit à s'embarquer avec 300 fidèles pour Livourne. Il fera ensuite un tour de l'Europe avant d'être reçu en Angleterre. Ceux qui ne pourront partir, vont faire allégeance avec la promesse d'une amnistie : comme Charles BONAPARTE, et tant d'autres.

En 1786, le jeune Napoleone di BUONAPARTE s'adressant au Babbu, écrit : "Général, je naquis quand la patrie périssait. Vingt mille Français vomis sur nos côtes, noyant le trône de la liberté dans les flots de sang, tel fut le spectacle odieux qui vint le premier frapper mes regards. Vous quittâtes notre île et, avec vous, disparut l'espérance du bonheur."

Организация[править]

près avoir été élu, Général de la Nation Corse le 14 juillet 1755 par la Consulta de Sant' Antonio de Casabianca, le premier souci de Pascal PAOLI est de donner à la Corse, les bases d'un état souverain. Pour s'affranchir de la tutelle génoise, il lui faut une armée et des institutions. Malheureusement les ressources insuffisantes de l’île ne lui permettront pas d'acquérir cette indépendance. PAOLI conservera les dispositions qui ont été prises avant lui, notamment durant l’éphémère règne de Théodore. Il s'appuiera sur les milices, et mettra sur pied l'embryon d'une troupe régulière permanente. Il faut de l'argent, car point d'argent point de Suisses, ce principe s'applique également en Corse. Pour obtenir de l'argent, on confisque les rentes des Génois et de leurs alliés. Toutes les taxes versées au profit de Gênes sont confisquées. On fait fondre les ciboires, les ostensoirs et autres objets du culte en argent. En mars et en août 1756 une taxe de 2 lires par feu est prélevée pour payer la troupe. Pour contrarier le commerce génois, il fait construire un port, ce sera l’Île Rousse.

Il lui faut une marine, un chantier naval est créé à Centuri. Une marine corsaire est organisée avec l'aide de patrons de navires du Cap Corse. Ces navires battent pavillon corse. Cependant la Corse n'étant pas regardée par les autres nations comme un état souverain, les marins quand ils sont pris sont considérés comme des pirates, et ne sont donc pas traités en prisonniers de guerre.

Pour assurer la défense de l’île, il faut une armée. Mais, le manque permanent de numéraires va priver PAOLI d'une force armée régulière. Sa petite armée est constituée d'une troupe payée (truppa pagata ou assoldata) dont l'entretien est assuré par l'état, d'une milice (milizia pagata) entretenue par les pieve, et un camp volant (campo volante ou squadrone volante). Les effectifs de cette petite armée se montreront vite insuffisants. Les effectifs de la milice sont estimés à 12 000 hommes.

Habitant de l'Île de Corse.

Le manque de discipline est également un mal endémique, ce dont PAOLI ne cessera de s'en plaindre. Si PAOLI dispose de capitaines de renom tels : Nicodemo PASQUALINI, CASABIANCA, Ghjuvan Carlu SALICETTI, CATONI, COSTA, RISTORI, Achille MURATI. Il manque de sous officiers et de soldats entraînés. PAOLI écrit : "Il me coûte de dire que je trouve deux mille officiers et pas avoir 200 soldats." Le gros de cette armée est constitué de paysans qui quittent les rangs lorsque les travaux agricoles les demandent. Le capitaine MURATI aligne 60 hommes dans sa compagnie en 1764 et CASABIANCA 10. COLONNA, 92 hommes en 1768 et QUILICI 8. La mort d'un homme à l'ennemi est suffisant pour désorganiser une compagnie. On a recours à des engagements temporaires d'une, deux ou trois semaines pour maintenir les hommes dans les rangs en période de combat. Les prisonniers de guerre sont relâchés, car les ressources sont insuffisantes pour subvenir à leurs besoins.

Le Général s’adresse aux curés de chacune des paroisses de l'île afin qu'ils dressent les listes de ceux qui sont morts en luttant pour la Patrie, afin que leur souvenir ne périsse point, et ce depuis 1729.


TROUPES PAYÉES - TRUPPE PAGATE

LES RÉGIMENTS CORSES[править]

Deux régiments sont levés, dont les effectifs varieront, en s'accroissant au fur et à mesure des besoins et des ressources. En septembre 1755, PAOLI indique son intention de lever un corps de troupe régulière, dont le but est de combattre les Génois et de protéger sa personne. Le 30 septembre 1755, ces troupes sont passées en revue. D'un effectif de 300 hommes, répartis en 6 compagnies de 50 hommes chacune. Elle constitue également des petites garnisons, 6 hommes à l’Île Rousse, 60 à Erbalunga en 1764 aux ordres d'Achille MURATI, 139 à Capraja aux ordres de GENTILI. Cet îlot a été enlevé à Gênes en février 1767 suite à un audacieux coup de main. 10 hommes dans la tour de Centuri, et 19 à Algaiola. Elle assure également la protection des personnalités : les magistrats provinciaux, 3 à 16 soldats - le visiteur apostolique, 12 soldats - l'Hôtel des Monnaies, 3 à 7 soldats - La Giunta de Guerra, 30 hommes traquant les sediziosi, et à la création de l'université, 1 soldat par professeur.

En 1758, puis en 1760, PAOLI augmente les effectifs de son armée. En 1761 à la Consulta de Tavagna, PAOLI aurait décidé la levée 18 compagnies de 100 hommes. Chiffre qui semble n'avoir jamais été atteint. A la Consulta de Corté de 1762, PAOLI aurait formé deux régiments de 300 volontaires annuels chacun, dont le commandement est confié en décembre aux colonels Jean Baptiste BUTTAFOCO de Vescovato et Ignazio Domenico BALDASSARI de Furiani, un ancien capitaine de Royal-Corse jusqu'en 1758. Chevalier de Saint-Louis, il est le seul officier à quitter le service de France pour rejoindre l'armée de PAOLI. En 1764, BUTTAFOCO est tué accidentellement par un de ses soldats au cours d'un exercice. BALDASSARI décède la même année. PAOLI se retrouve ainsi privé de deux hommes de valeur.

Voici ce qu'écrit l'Abbé GERMANES dans son Histoire des Révolutions de Corse : "La milice Corse ne consistoit que dans la garde du Magistrat Suprême avant le généralat de Paoli. Ce chef n'eut d'abord que peu de Fusiliers à sa solde ; il se faisoit escorter par ses amis, & par un certain nombre de gens résolus & affidés. Le Gouvernement ne s'étoit jamais avisé d'enrégimenter les Nationaux, ni de les soumettre à la discipline militaire. Tout citoyen étoit soldat au besoin, & se faisoit gloire de combattre pour la défense commune. Au premier son de cloche, au premier bruit de cornet, une foule d'hommes d'armes accouroient auprès du Chef, avec la plus vive impatience d’exécuter ses ordres. Leurs mouvements, que l'on appelloit marches, ou expéditions (a), ne duroient que le temps nécessaire pour remplir les desseins du Général. On s'y rendoit par tour de Brigades, lesquelles se relevoient tous les huit jours. Chaque homme portoit dans son bissac les munitions de bouche. On leva, pendant la guerre de 1762 & de 1763, deux Régimens, qui furent destinés à favoriser le cours de la monnoie établie. Dans ces conjonctures, un Officier François, réputé Prussien se chargea de les discipliner à la Prussienne. Il commença de montrer les évolutions à une Compagnie composée de déserteurs Génois ; ensuite Paoli y mêla quelques Nationaux, pour qu'ils se formassent à l'exemple des premiers. Un jour que la Compagnie prussienne faisoit l'exercice à feu devant Olmetta, Jean-Baptiste Buttafoco, Colonel d'un des deux Régimens, regardant la manœuvre du haut d'une terrasse, reçut à côté de Paoli, un coup de fusil, qui le blessa à mort. Le Général, justement effrayé d'un si mauvais augure, cassa la Compagnie & renvoya l'officier qui l'exerçoit au maniement des armes. On laissa subsister le fond des deux Régimens. Ils étoient chacun de Six Compagnies ; chaque Compagnie de cent hommes, avec un Capitaine & un Lieutenant. Les Officiers nommés dans une assemblée des Pièves, tenue à Rostino, vers la fin de l'année 1763, furent choisis parmi ce qu'il y avoit de plus distingué dans la jeunesse nationale. On donna la préférence à ceux qui avoient servi dans la Gionte (sic) de Guerre. Par le moyen de ces troupes soudoyées, Paoli devint plus puissant & plus redoutable ; mais les vertus belliqueuses de la Nation dégénérèrent. On ne parut plus animé d'un zèle aussi pur, aussi désintéressé ; le service se régloit sur la paie, & non sur les besoins de l'Etat. Cependant l'enthousiasme de la liberté corrigea, dans la guerre que nous allons raconter, les effets de cette dégradation. Des Commissaires étoient départis dans les Pièves, & des Capitaines d'armes dans les Villages (b). On leur avoit donné l'inspection sur la Milice, & la charge de détacher, sur un ordre, ou sur avis des magistrats, le contingent des Troupes exigé par le Gouvernement".

-(a) La création de ces titres se fit dans une assemblée tenue à Corté en 1749; mais ce ne fut que dans la consulte du 5 Novembre 1764 qu'on en fixa les fonctions, par des règlemens qui ont été renouvellés à la consulte de 1768, & observés dans la guerre dont il est question. -(b) Il ne faut pas s'imaginer que les expéditions fussent réglées comme les nôtres : c'étoit des courses, des coups de main, pour insulter quelques Partis Génois ou quelqu'un de leurs Postes.

Les deux régiments sont vêtus d'étoffe grossière en poils de chèvre de couleur brune. Leur armement consiste en un fusil à baïonnette, de deux pistolets et d'un poignard. Les officiers ne se distinguent de leurs hommes que par un petit galon d'or au collet de la veste, et un fusil sans baïonnette. Le bonnet est en poil de sanglier qui affecte la forme d'un bonnet à la dragonne ou ressemblant aux premiers bonnets à poils des grenadiers à cheval de la maison du Roi. Ce costume sera très semblable à celui des bataillons corses qui seront levés en 1803 par Bonaparte.

De son voyage en Corse en 1765, James BOSWELL (1740-1795) a laissé le témoignage suivant : "Il n'y a en Corse que cinq cent soldats qui perçoivent une solde; Trois cent forment une garde pour le Général [PAOLI] et les deux cent autres des gardes pour les magistrats des provinces et des garnisons pour quelques petits forts à différents endroits de l’île".

En 1762-1763, l'organigramme de l'armée Corse s'articule de la manière suivante : 1 général (PAOLI), 2 colonels BUTTAFUOCO et BALDASSARI, des capitaines (1 par compagnie), des lieutenants ( 2 par compagnie ?) sergents et caporaux, voire des cadets dans certaines compagnies.

Entre 1763 et 1767, les rôles donnent le chiffre de 26 compagnies, portées à 30 en 1768, à l'effectif de 40 hommes chacune.

Pilone XVIII° siècle - Musée de Bastia - Storia Corsa n° 1. Ce vêtement confectionné en drap de poils de chèvre du pays fait partie du costume des montagnards de Corse.

Toujours d'après James BOSWELL : "L'on trouve dans chaque village un capitano d'arme; et dans chaque pieve [canton], un commissario d'arme, qui commande à tous les "capitani d'arme" de sa région". Ces officiers sont choisis par le Général, avec l'assentiment de la population. Ils sont toujours prêts à recevoir ses ordres et à lui fournir le nombre d'hommes qu'il lui plaira à tout moment de réclamer pour le service public".

Les principaux officiers des milices : Clemente PAOLI - Achille MURATI - Ghjuvan Felice VALENTINI - Francescu PIETRI - Carlu Francescu GIAFFERRI - Simon Ghjuvanni ROCCA - Nicodemu PASQUALINI - Ghjuvan Battista RISTORI - Anghjulu Maria PIAZZOLE - Fhjuvan Carlu SALICETTI - Ghjuliu Francescu SERPENTINI - Ghjacopu CASELLA - Agustinu LANGUASCO - Petru COLLE - Carlu RAFFAELLI - Dumenicu BUTTAFOCO - Ghjaseppu BARBAGGI - Odoardo CIAVALDINI - Luigi CIAVALDINI - Matteu LUSI - Carlu MASSERIA - Giucante GRIMALDI - Ghjacobu GRIMALDI - Ghjuvan Tumasgiu ARRIGHI - Ferdinandu AGOSTINI - Ghjuvan Carlu COTTONI - Mariu COTTONI - Luca Ottaviu ALESSANDRINI - Ghjacopu Filippu GAFFORI - Francescu PETRIGNANI - Ghjuvan Carlu GUIDUCCI - Pelone.

LES MERCENAIRES[править]

PAOLI engage des Prussiens. Il s'agit de soldats déserteurs au service de Gênes passés à son service. Dès 1755, le consul Génois de Bastia écrit que PAOLI s'est entouré d'une garde particulière de déserteurs allemands nourris et payés.

En 1764, cette garde est composée de 23 soldats, dont 14 sont des étrangers.

En avril 1766, elle est forte de 92 hommes et comprend 12 officiers en septembre 1767, dont Ghjuvan Carlu SALICETTI, Gio Battista TIBERI, Emmanuelle COSTA et Luccione PASQUALINI.

En 1769, à la bataille de Ponte Novu, ils sont au nombre de 1 000. Vêtus d'un uniforme de drap vert et coiffés d'un tricorne. Ils sont commandé par Antoine GENTILI. On accusera les Prussiens d'avoir tiré dans le dos des Corses, alors qu'ils avaient reçu pour consigne de garder le pont et de n'y laisser passer personne.

LES MILICES[править]

Fortes d'environ 12 000 hommes, dont l'unité de base est la commune. Chacune d'elle doit mettre sur pied en fonction de sa population une ou plusieurs compagnies forte de 30 soldats, encadrées par 1 capitaine, 1 lieutenant, 2 sergents et 3 caporaux. Un cornet et un sifflet permettent la communication des ordres, remplaçant le tambour. Tout Corse âgé de 16 à 60 ans est un soldat.

L'instruction est assurée par un capitaine d'armes, généralement un ancien officier qui a été au service d'une nation étrangère, nommément désigné par la Consulte Nationale. Cet officier est également responsable du maintien de l'ordre dans sa commune et de l'exécution des jugements. Le contingent communal est réparti en trois bans, servant tour à tour et rétribués pendant 15 jours.

La troupe est vêtue du costume local typique de cette période : Une veste longue (ghiabbana) ou courte (muzetta) en drap brun marron, confectionné en drap de poils de chèvre, une culotte (braghe) de même matière, de fortes guêtres en cuir de porc recouvrant des souliers à semelles cloutées de type brodequins, un bonnet de feutre pointu brun marron (barreta pinzutta), une ceinture de cuir soutenant une giberne (carchera), et pour les jours de grand froid ou de pluie, un manteau à capuche dans le même tissu que la veste (pelone).

Toujours d'après James BOSWELL : "Dès qu'il est en age de le porter, chaque insulaire reçoit un mousquet ; et comme il existe une constante émulation dans son maniement, ces gens deviennent d'excellents tireurs, capables de toucher, avec une seule balle, une cible fort petite et éloignée". "Il Corso non tira, se non è sicuro del suo colpo" (Le corse ne tire pas, s'il n'est pas sûr de son coup).

Un Corse est armé d'un fusil, un pistolet et un poignard. Il porte un habit court, en étoffe sombre, fort grossière, fabriquée dans l'île, sur un gilet et une culotte de même étoffe, ou bien de drap français ou italien, tout spécialement écarlate. Il possède pour ses munitions, une boîte ou poche à cartouches qu'il porte fixée autour de la taille par un ceinturon. Son poignard est planté dans cet étui, et du côté gauche il suspend son pistolet. Il porte le fusil sur l'épaule. Ses jambes sont protégées par des guêtres en cuir noir et sa tête par une sorte de bonnet en drap noir, doublé de ratine rouge et orné sur le devant d'un morceau d'une étoffe plus fine, soigneusement cousu. Ce bonnet est particulier aux Corses, étant une partie fort ancienne de leur costume : il est replié sur lui-même de tous côtés et, lorsqu'on en baisse les bords, possède exactement la forme d'un casque, comme ceux que l'on peut voir sur la colonne Trajane".

"Le costume corse est fort commode pour courir les bois et les montagnes et il donne à qui le porte un aspect énergique et guerrier. Les soldats n'ont point d'uniforme, et les Corses n'ont point non plus de tambours, trompettes, fifres ou aucun des instruments de musique guerrière, hormis une grande conque de triton, percée au bout, grâce à laquelle ils font un bruit assez puissant pour être entendu de fort loin".

Les officiers, sont généralement issus des familles "caporalines", donc aisées. Ils portent une tenue plus confortable. Veste et culottes en drap venant d'Italie, bonnet bleu en velours de Gênes, bordé de jaune ou de rouge avec un gland à franges. Des demi-bottes (stivali) remplacent les brodequins et les guêtres de la troupe. Les officiers montés portent des bottes à hautes tiges.

Pascal PAOLI va adopter à partir de 1764, un uniforme de velours vert, distingué d'or. Depuis Sampiero, le vert est la couleur militaire des Corses. Elle le sera également pour la tenue journalière de l'Empereur Napoléon.

BONAPARTE 1er Consul, sous le costume Corse. Aimablement communiqué par le Pr Jean-Dominique POLI. Source GALLICA.

LE DRAPEAU[править]

C'est sous Pasquale PAOLI que le drapeau a tête maure devient l’emblème de la Corse. Dans une lettre datée du 23 juin 1760, adressée à RIVAROLA (Antoine ?), il indique ses intentions quant à la description du drapeau. Il propose de remplacer l'image de la Vierge au revers par celle de Sainte Dévote, et placer la tête maure à l'avers. Les géants marins de l'emblème sont remplacés par des faisceaux d'osier, symbole de paix. Quant au drapeau à fond blanc avec la tête maure, il est destiné à marquer les navires. PAOLI a officialisé la tête maure que nous connaissons aujourd'hui, en relevant le bandeau qui couvraient les yeux sur les armes de Théodore. Toutefois, des document conservés aux archives de Gênes semblent indiquer qu'en 1731, il existait des représentations avec le maure portant bandeau sur le front. Après la défaite de Ponte Novu, la tête maure est conservée, les français y ajoutent les fleurs de lys.

Ce drapeau, le plus ancien connu est le dernier témoin de la période paoline allant de 1755 à 1768. Il appartenait à Giuseppe Maria MASSESI, (1716-1791), Grand Chancelier de Pasquale PAOLI. Resté dans la famille jusqu'en 1960, avant d'être donné au Musée de Bastia. Après restauration il est à nouveau exposé au public. Les motifs sont conformes aux dispositions de la Consulte de 1762. La Couronne symbolisant le Royaume, est soutenue par deux faunes. Le Maure orné d'un collier de perles et de boucle d'oreille, découle du répertoire décoratif du XVIII° siècle et n'a aucune valeur allégorique.

L'ARMEMENT[править]

D'après BOSWELL, les fusils et les pistolets fabriqués localement sont de qualité acceptable. La poudre est fabriquée en grande quantité. Les pierres sont de provenance locale qui produisent des étincelles comme les meilleurs silex. Les balles viennent du continent ou de prises sur les Génois. Il n'existe pas de fonderie pour les canons, qui sont pour la plupart de prise, achetés à l'étranger ou relevés sur les épaves des navires naufragés sur leurs côtes. A son retour en Écosse, James BOSWELL fournira à Pascal PAOLI des canons sortis des fonderies CARON.

LA SOLDE[править]

La solde est insuffisante car trop rarement versée pour maintenir la cohésion : - 30 lires mensuelles pour un capitaine, parfois 40, voire 100. - 25 lires pour un lieutenant, parfois 30 ou 40. - 20 lires pour un sergent, parfois 23. - 18 lires pour un caporal, parfois 22. - 20 lires pour un canonnier. - 15 lires pour un soldat, souvent 10, parfois 18. - 10 lires pour un cadet. En 1766, la garde de PAOLI perçoit 40 lires pour un capitaine ou un lieutenant. La solde de la garnison d’Île Rousse est également plus élevée. Parfois la solde est versée en nature : toiles, vin, denrées alimentaires. La désertion est forte, surtout quand les soldes ne sont pas payées. Tous les bons sont signés de la main de PAOLI et transmis au caissier public du Regno di Corsica à l'Hôtel des Monnaies

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Источники[править]